Le poids de la culpabilité

10 juin 2011

Vous avez le sentiment de ne pas être à la hauteur ? D’être trop peu présent ? Difficile d'éviter la culpabilité inhérente à votre situation d'aidant. Voici donc quelques conseils pour aborder plus sereinement la relation avec votre proche.

Pourquoi se sent-on coupable ?

Tous les aidants sont confrontés à la culpabilité. C’est normal, vous êtes au centre d'une relation inéquitable entre aidant et aidé. La culpabilité de l'aidant peut se traduire par un sentiment de frustration, de dévalorisation : vous avez l'impression de ne pas faire ce qu’il faut, vous regrettez d'avoir fait telle ou telle chose, vous doutez d’une décision, etc. Le sentiment de culpabilité peut aussi naître du ressentiment éprouvé envers votre proche. En effet, le chantage « affectif » parfois utilisé par ce dernier peut vous mettre en colère, vous décevoir.

Gérer au quotidien

Cela dit, vous n'avez pas à vous sentir coupable d'être en bonne santé tandis que votre proche est malade. Il est normal de continuer à prendre aussi soin de soi. C'est en préservant votre santé que vous pourrez assumer au mieux votre rôle.

De plus, il est parfaitement compréhensible de se sentir gêné face aux comportements « anormaux » de votre proche, liés à sa maladie. Prenez du recul, éloignez-vous quelques instants si vous manifestez de l'énervement ou de l'agacement envers lui : c'est une réaction ponctuelle, qui ne remet pas en cause les liens d'affection qui vous unissent.

Octroyez-vous quelques heures ou quelques jours pour vous en sollicitant l'intervention d'un tiers : le répit est nécessaire à votre équilibre et vous n'y arriverez pas sans aide extérieure. Ne croyez pas que vous baissez les bras en faisant une pause : elle est salutaire pour construire une relation dans la durée avec votre proche. Sur le long terme, il est légitime de fixer une limite à ses responsabilités d'aidant et d'envisager un placement en établissement.

Poser des limites claires

S'occuper d'un parent dépendant ne signifie pas répondre à toutes ses attentes. Si nécessaire, n’hésitez pas à dire non. Vous êtes légitimement le plus apte à prendre les décisions : avancez sans culpabiliser, tout en expliquant à votre proche le pourquoi de vos actions.

S'appuyer sur le cercle familial

Vous avez droit à l'erreur : c'est inévitable pour progresser. Cependant, comment réagir quand votre entourage vous reproche de ne pas faire les bons choix ? Vous pouvez réunir un conseil de famille afin d’échanger sur la répartition des tâches et de confronter chacun à ses responsabilités. C'est aussi l'occasion de faire connaître ses craintes, son ressentiment, ses inquiétudes. Exprimer ses émotions est nécessaire et limite le risque d'isolement.