10 juin 2011
Durant les trois phases que traverse votre proche atteint de la maladie d'Alzheimer, vous pourrez lui apporter soutien et réconfort. Quelques pistes pour maintenir une bonne relation et réagir avec tact.
Votre proche traverse la phase initiale
- Votre proche oublie de plus en plus d'informations, des mots faciles et courants, confond… Son expression orale révèle un début d'incohérence. Il a des difficultés à accomplir certaines tâches, perd ses points de repères, se renferme, devient méfiant. Autant de signes qui vous engagent à consulter votre médecin pour envisager une prise en charge médicale.
- Votre intervention est essentielle pour l'aider contre la maladie. Il convient de l'entourer affectivement, de lui épargner les angoisses du quotidien, d'apporter une aide « d'intendance » .
- Au-delà, il s'agit de stimuler ses capacités et de pallier ses déficits. Vous devez favoriser l'échange, la créativité, l'activité physique, l'équilibre de vie mais aussi l'aider à maintenir sa place dans sa famille et conserver ses repères.
Votre proche se situe dans la phase intermédiaire
- Votre proche perd peu à peu son autonomie. Il est de plus en plus agité, son humeur est très irrégulière. L'appétit est fluctuant et certaines difficultés de sommeil peuvent apparaître. L'inhibition commence à disparaître au profit de l'agressivité et ses capacités de concentration s'affaiblissent progressivement.
- Votre rôle : vous intervenez davantage pour l'aider dans les actes de la vie quotidienne. A ce stade, vous allez devoir trouver des solutions pour l'habillage, la toilette, la cuisine l'organisation de sa journée. Les témoignages d'accompagnants sont unanimes : il s'agit du stade le plus difficile pour l'entourage. En cela, il importe que l'aide ne provienne pas d'une seule personne mais d'un réseau: vous devez oser demander un soutien qui soit régulier ou occasionnel. Tournez-vous vers les associations spécialisées, les professionnels pour créer un réseau d'entraide. Il existe de nombreuses solutions pour favoriser la vie au domicile de votre proche (aide à domicile, portage de repas…) et vous permettre des temps de répit (accueil temporaire en établissement, accueil de jour, entrée en institution, garde à domicile…).
Votre proche entre dans la phase sévère
- Toutes ses fonctions sont altérées. Il est désorienté, ne vous reconnaît plus, tout comme sa famille, ses proches, ses amis. La communication, les aptitudes intellectuelles, l'usage de la parole sont fortement touchés. Votre proche perd désormais la maîtrise de ses sphincters et devient incontinent, il présente des difficultés à mastiquer, à s'alimenter et à avaler. En phase sévère, votre proche devient vulnérable aux infections et les risques de chutes et de fractures se multiplient. Il évolue rapidement vers un état grabataire irréversible.
- Votre rôle Il serait irréaliste de vouloir assumer seul ce rôle tant les contraintes sont multiples. Vous devez veiller aux risques d'escarres car votre proche aura tendance à rester alité. Vous devez faire appel à des professionnels pour les soins, la toilette, le nursing… Utilisez tous les moyens qui sont à votre disposition pour vous ménager des temps de repos : relais familiaux, solutions d'accueil temporaire en institution. Il est aussi important que vous prépariez le départ de votre proche vers un établissement spécialisé. Durant cette période, vous aurez besoin de lutter contre votre sentiment d'impuissance : conservez votre équilibre pour entourer votre proche d'affection. N'hésitez pas à vous faire accompagner par un psychologue pour construire les ancrages nécessaires afin d'affronter la perte de la personne malade.