Chaque année, les chutes des personnes âgées entraînent plus de 100 000 hospitalisations et près de 10 000 décès dans notre pays. Marquant une rupture dans la vie des individus, ces chutes ont de nombreuses conséquences, physiques, psychologiques et sociales, et accélèrent la perte d’autonomie. Lors de visites en maisons de retraite, on entend souvent la phrase suivante : J’ai dû quitter mon domicile parce que j’ai chuté . Au-delà des conséquences humaines, elles ont aussi un coût pour la collectivité (évalué à 2 milliards d’euros). Dans ce contexte, alors que le nombre de personnes de plus de 65 ans devrait atteindre 2,4 millions d’ici 2030, il est nécessaire d’agir pour prévenir les chutes et diminuer leur gravité.
Lutter contre la banalisation des chutes
Afin de répondre à cette problématique, Olivier Véran, alors ministre des Solidarités et de la Santé, et Brigitte Bourguignon, alors ministre déléguée chargée de l’Autonomie, ont lancé en février 2022 un plan national triennal antichute des personnes âgées. Objectif ? Réduire de 20% les chutes mortelles ou invalidantes des plus de 65 ans d’ici 2024. Concrètement, ce plan passe notamment par l’information sur les risques de chute et leurs conséquences auprès de tous les publics, personnes âgées, aidants, professionnels, élus et société civile. Message principal ? En luttant contre la banalisation des chutes, le déni ou la peur de tomber, on réduit le risque de chute et ses conséquences désastreuses.
Un plan en cinq grands axes
Le plan national antichute s’articule autour de cinq grands axes :
- Savoir repérer les risques de chutes et alerter. Il n’est pas toujours facile d’identifier les risques de chute. Dans le cadre du plan, la diffusion auprès de tous les acteurs de l’autonomie de deux portraits-types de chuteurs, reflet de 80 % des chutes, ainsi que des cinq signes avant-chuteurs va permettre de repérer les personnes à risque pour leur apporter des solutions et prévenir la chute.
- Aménager son logement pour éviter les risques de chutes. Impulsé par le gouvernement, le virage domiciliaire pose la question de l’adaptation du logement des personnes âgées pour une sécurité renforcée face aux risques de chutes à domicile. Outils de repérage de baisse de l’autonomie, intervention d’équipes mobiles dédiées et aides techniques devraient être proposés. Les personnes âgées pourront obtenir de l’aide pour l’évaluation des risques et l’aménagement de leur logement en consultant le guichet unique Ma Prime Adapt’ .
- Des aides techniques à la mobilité faites pour tous. L’utilisation d’aides techniques permet de retrouver ou prolonger sa mobilité. Ce troisième axe du plan prévoit ainsi un accompagnement au bon choix et au bon usage d’aides techniques à la mobilité, 100 % remboursées. De plus, les personnes ayant déjà chuté seront prises en charge dans le cadre de modules spécifiques de rééducation post-hospitalisation.
- L’activité physique, meilleure arme antichute. L’activité physique des personnes âgées est indispensable pour favoriser la prévention des chutes. L’offre d’activité physique adaptée (APA) sera donc développée. Les Maisons Sport-Santé, les collectivités et les centres communaux d’action sociale (CCAS) sont privilégiés pour l’accueil et la mise en œuvre de ces programmes.
- La téléassistance pour tous. Dernier axe de ce plan triennal, l’accès aux services de téléassistance. Si les technologies et services de téléassistance constituent un pilier fondamental du maintien à domicile des personnes âgées en toute sécurité, elles sont aussi un relais pour alerter les acteurs de prévention. Favoriser l’accès à ces services en réduisant le reste-à-charge pour les utilisateurs est donc une priorité.