Gérer l'angoisse et l'irritabilité du proche

10 juin 2011

Votre proche peut éprouver des difficultés plus ou moins importants à communiquer, prendre une décision, et sa capacité à penser peut être perturbée. S'il vous semble angoissé ou que son humeur est changeante : comment traverser ces moments difficiles ?

Comprendre la situation

Gérer l'angoisse de votre proche est une tâche difficile. Si votre parent peine à exprimer ses peurs, tentez de comprendre la soudaine panique qui mobilise ainsi son esprit. Si cette peur est exprimée, mais tourne à l'obsession, vous devez aborder cette situation dans le calme en restant rassurant : parlez sur un ton posé, ne craignez pas de reconnaître sa peur, mais ne vous laissez pas abuser.

Par exemple : je comprends que le fait d'aller faire les courses te perturbe, mais on peut s'y rendre ensemble pour faire une petite promenade. Dès que tu veux rentrer, tu me le dis. Autrement dit, pour sortir d'une situation bloquée, proposez une porte de sortie. Soutenez votre proche sans vous laisser gagner par les peurs qui le submergent.

Sa salle de bain est sale (pourtant, elle est propre), elle pullule de microbes selon votre proche et c'est vous qui vous chargez du nettoyage… Présentez les choses simplement : je sais que tu aimes que ta salle de bains soit impeccable, et je fais un nettoyage déjà important. Si tu me dis ce que tu veux que je fasse de plus, j'essaierai de trouver le temps la prochaine fois.

Conseils pour mieux gérer l'angoisse

Votre parent peut subitement s'angoisser pour son mari qui n'est pas dans la maison (elle a oublié qu'elle vit seule). Elle essaie de le rechercher, mais ne sait pas où aller, s'affole de plus en plus. Si vous la forcez à s'asseoir, en ne comprenant pas ce qui se passe dans sa tête, elle va s'irriter. Face à un comportement agité, courir ou marcher sans cesse, parler sans arrêt, manipuler un objet pendant des heures, il faut bien agir. N'oubliez pas que :

  • Votre proche s'imprègne de vos angoisses et de vos peurs telle une éponge. Très sensible, si vous êtes inquiet, il peut le devenir aussitôt. Vous et son entourage devez rester calme et lui inspirer confiance. Plus l'atmosphère sera apaisante, plus votre proche retrouvera son calme rapidement.
  • Face à ses comportements excessifs, n'usez pas de leçon de morale, cela est inutile. Plusieurs recours sont possibles :
    • Détournez son attention sur autre chose, engagez un autre sujet de conversation.
    • Ne soyez pas obstiné : plus vous parlerez de l'objet égaré, plus son attention sera fixée sur cet objet qu'il/elle croit volé.
  • Acceptez de répétez sans hausser le ton
  • Ne donnez qu'une seule consigne à la fois

Proposez une activité alternative.

Aidez votre proche à traverser ces moments difficiles, c'est aussi l'amener à préserver une vie équilibrée : rencontrer du monde, mener des activités sociales pour se libérer l'esprit.

L'accompagnement humain est nécessaire et doit être adapté à chaque situation. Ne restez pas isolé et sollicitez l'équipe de soins qui le suit. Elle a été formée pour comprendre les troubles et pourra vous guider dans l'aide quotidienne que vous apportez.