D’après l’American Association for Caregiving Youth (2012), un jeune aidant est un enfant ou un adolescent de 18 ans ou moins qui apporte une aide significative régulière à un membre de sa famille ou de son foyer, qui a besoin d’aide en raison d’une maladie physique ou mentale ou d’un handicap. Entre 18 et 25 ans, on parle de jeune adulte aidant. Même s’il est encore difficile de trouver des données officielles sur les jeunes aidants, l’Association nationale Jeunes AiDants Ensemble (JADE) estime qu’il y en a au moins 500 000 dans l’Hexagone.
Une aide indispensable
Quand on parle du sujet des aidants, on se demande qui est l’aidé. Dans le cas des jeunes aidants, l’aidé est généralement une mère, un père, un frère, une sœur, un grand-parent ou toute autre personne de la famille ou du foyer.
L’aide régulière peut prendre différentes formes : gestion du domicile et des tâches ménagères ; gestion de la fratrie ; gestion des soins personnels et médicaux (aider son proche à se déplacer, s’habiller, se laver, etc.) ; soutien affectif ; soutien dans les tâches administratives ; soutien financier (quand le jeune doit par exemple travailler en parallèle de ses études pour gagner de l’argent pour la famille)…
Cette aide a donc de multiples facettes, elle peut s’inscrire dans le temps et a évidemment un impact sur la vie du jeune aidant. Or, le sujet est encore peu connu.
Des points positifs et des risques
Pour les jeunes aidants, accompagner un proche dans la maladie ou la perte d’autonomie a bien entendu des effets positifs. Fierté, sentiment d’utilité, relation privilégiée avec le proche aidé, maturité, acquisition de compétences, de savoir-faire, de savoir-être…
Nous, les jeunes aidants, on a tendance à se fondre dans la masse ; l’air de rien vous ne voyez aucune différence avec les autres, et pourtant nous sommes différents. Nous avons des responsabilités que tout le monde n’a pas à cet âge-là , témoigne sur le site de l’association JADE Mariama, 17 ans, aidante de sa mère atteinte de polyarthrite.
Mais s’il y a des points positifs, il y a aussi de vraies difficultés, des risques réels pour les jeunes aidants. Impact sur la santé mentale et physique (fatigue, anxiété, dépression, troubles alimentaires, insomnies, douleurs chroniques, etc.), incidence sur la scolarité et les études, manque de temps pour avoir une vie sociale et personnelle équilibrée…
Je suis toujours inquiet pour ma mère quand je suis loin. C’est vrai, je me sens parfois décalé par rapport à mes copains. Ils font plein d’activités sportives, ils partent en vacances… J’aimerais bien pouvoir faire comme eux. Un jour, pour mon travail ou mes études, je devrai peut-être partir loin de chez moi. Mais je préfère ne pas y réfléchir.
Toujours sur le site de l’association JADE, le témoignage de Mohamed, 14 ans, dont la mère souffre de fibromyalgie et d’algodystrophie, est éloquent. Il montre bien le tiraillement permanent dans lequel vivent les jeunes aidants. Les écouter, prendre en compte la complexité de leur situation et proposer des soutiens adaptés est aujourd’hui une nécessité.
> Pour en savoir plus sur l’association JADE : www.jeunes-aidants.com